Observatoire automobile
lun, 11/06/2023

Tendances 2023 du marché de l’automobile en Belgique

Mini coup de tonnerre dans le secteur automobile : la FEBIAC, en accord avec ses membres, a décidé ne pas organiser de Salon de l’Auto en 2024. 

Le marché va-t-il si mal que cela ? Sur base du rapport 2023, réalisé par le groupe BNP Paribas*, nous allons regarder les données pour répondre à cette question.

Un marché qui souffre

C’est un fait : ces dernières années, le marché de l’automobile s’essouffle. Après une année 2020 très austère à cause de la crise du COVID-19, les ventes avaient pourtant bien rebondi en 2021. Mais cela n’a été que de courte durée.

Cette situation est en fait antérieure à 2020. Au niveau mondial, la dernière année record était 2017, avec 70,7 millions de véhicules neufs vendus à des particuliers. En 2022, nous n’étions plus qu’à 52,5 millions, ce qui est même inférieur à l’année noire 2020 (53,9 millions).

C’est une situation qui concerne tous les marchés, y compris l’Europe et la Belgique.

Un prix toujours plus élevé

Si les volumes de ventes diminuent, les prix, eux, continuent d’augmenter ! Et c’est une situation constante depuis environ 10 ans. Si le taux d’augmentation varie fortement d’un continent à l’autre, il est significatif partout.

Alors, que coûte une voiture en 2023 ?

Au niveau mondial, le prix moyen est de 16.181€. Un prix tiré très fort à la hausse par le prix moyen en Chine qui atteint 27.794€

En Europe, le prix moyen est de 16.712€.

En Belgique, le prix moyen est de 18.800€. Au-dessus des moyennes mondiales et européennes, donc.

A-t-on toujours besoin d’une voiture en 2023 ?

Pour beaucoup, l’achat d’une voiture représente un effort important. À l’heure où l’on parle de plus en plus d’alternatives à la voiture et de mobilité douce, est-il encore nécessaire de posséder une voiture en Belgique ?

Le Belge trouve encore le prix de la voiture raisonnable

C’est un fait, le prix des véhicules a considérablement augmenté, ce qui fait reculer les ventes depuis 2019.

Cependant, pour 63% des Belges, le prix d’achat de leur voiture actuelle est considéré comme « raisonnable ». C’est un chiffre toutefois inférieur à la moyenne européenne, qui est de 70%.

En outre, le prix des véhicules d’occasion est considéré plus raisonnable que celui des voitures neuves : 71% contre 57%. C’est un écart que l’on retrouve partout en Europe.

Acheter une voiture demande tout de même des efforts financiers

Ce n’est pas parce que le prix est perçu comme raisonnable, qu’acheter une voiture est à la portée de tout le monde. 73% des Belges déclarent que cet achat est possible, mais au prix d’efforts. Et pour 18%, il est réservé à une catégorie de gens disposant de plus de moyens.

Le taux d’effort, mesuré par le ratio entre le prix d’une voiture et les revenus moyens annuels, est de 79 en Belgique, contre 104 dans la zone européenne. L’effort est donc un peu moindre chez nous.

Mais il faut tout de même noter que sur la zone européenne, avant le choc 2020-2022 et les soucis d’approvisionnement, les prix des voitures avaient déjà augmenté deux fois plus vite que les revenus des ménages. Or, quand l’effort à produire devient trop important, on y renonce… Alors, nous approchons-nous du point de rupture ?

Des automobilistes pas encore prêts à renoncer

Et bien pour l’instant, le Belge n’est pas encore prêt à laisser tomber sa voiture.

Avec 77% déclarant ne pas être prêts à y renoncer, les Belges sont dans le top des pays européens les plus attachés à leur automobile. La moyenne européenne, elle, se situe à 72%.

Comme on peut l’imaginer, c’est surtout dans les régions rurales que la voiture est le plus considérée comme nécessaire. Cela tient notamment à des distances plus longues et à une offre plus mince en termes de transports publics.

Il y a également une segmentation en termes d’âges : les moins de 35 ans sont ceux qui sont plus prêts à ne pas posséder de voiture.

Par ailleurs, le fait d’apprécier sa voiture tient aussi à son équipement. En la matière, les constructeurs ont bien travaillé : les conducteurs n’ont pas envie de revenir sur leurs acquis au niveau de l’équipement, de la technologie embarquée et de l’innovation. 6 Belges sur 10 décident de ne pas renoncer à de l’équipement pour faire diminuer le prix d’achat de leur voiture.

En bref : posséder une voiture demande de plus en plus d’efforts, mais une majorité de Belges n’est pas encore prêt à y renoncer.

* Source : L’Observatoire Automobile 2023, « La voiture, quoi qu’il vous en coûte ? », étude réalisée par notre groupe BNP Paribas